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Olivier Vincent – Directeur exécutif chargé des activités export chez Bpifrance

Olivier Vincent – Directeur exécutif chargé des activités export chez Bpifrance

La Fabrique de l’Exportation a eu le plaisir d’accueillir Olivier Vincent, Directeur exécutif chargé des activités export chez Bpifrance, pour une interview exclusive.

Cet échange s’inscrit dans notre mission : donner la parole aux acteurs clés de l’écosystème export afin de partager leurs visions, leurs expériences et leurs bonnes pratiques pour accompagner les entreprises françaises dans leur développement international.

À travers ce format, nous souhaitons mettre en lumière les initiatives et les engagements qui contribuent à renforcer la compétitivité de nos entreprises, mais aussi à enrichir le cercle d’échanges autour du commerce international.

Retrouvez ci-dessous la retranscription de cette interview:

Pouvez-vous vous présenter, vous et votre structure ?


Bonjour, moi je m’appelle Olivier Vincent. J’anime la direction exécutive de l’export de Bpifrance. Alors, la direction de l’export de Bpifrance, qu’est-ce qu’elle fait ? Elle fait trois choses : la première, elle assure les entreprises – on fait de l’assurance-crédit –, elle prête de l’argent aux entreprises – on fait du crédit export – et ensuite on a une direction du développement qui accompagne les entreprises dans leurs différentes missions et dans leurs différentes capacités à se projeter à l’international.

Pourquoi avoir rejoint la Fabrique de l’Exportation et qu’en attendez-vous ?


Moi, je suis intimement convaincu chez Bpifrance que ce qui nous obsède, une fois de plus, ce sont nos clients et c’est de faire en sorte d’être un peu, pour employer un terme, une machine à deal. Quand je dis qu’on essaie d’être une machine à deal, c’est qu’on essaie de connecter les exportateurs français avec des acheteurs étrangers. Tout notre plan stratégique est bâti autour de ça et je crois que ce sont des choses très concrètes. À la Fabrique de l’Exportation, ça m’intéressera beaucoup d’avoir cette idée de ne pas trop palabrer, si je peux me permettre, mais plutôt d’être vraiment dans l’action. C’est ce que Bpifrance essaie de faire. On le fait avec nos moyens, peut-être modestement, mais je suis intimement convaincu qu’il existe un marché absolument important autour de cette idée de connecter des acheteurs étrangers avec des exportateurs français. Donc si la Fabrique de l’exportation doit m’apporter quelque chose, c’est autour de ce sujet-là.

Quelles sont les compétences clés pour réussir à l’international ?


Les compétences clés, mon sentiment c’est que quand on décide d’aller à l’international, c’est un peu – si je fais un parallèle footballistique – comme jouer la Champions League. Il faut agglomérer énormément de qualités, que ce soit des qualités humaines mais aussi des qualités techniques, et avoir finalement une forme de préparation. Il faut arriver très, très, très bien préparé sur l’ensemble des sujets qui vont vous concerner. Je crois que c’est surtout ça, la qualité number one.

Dans cette période chahutée, l’international est-il toujours porteur d’opportunités ?


D’abord, dire que la période est chahutée… J’ai presque envie de dire qu’elle n’est pas plus chahutée que d’habitude. C’est-à-dire qu’en fait, si on interroge quelqu’un qui fait de l’export ou de l’international depuis 30 ans, il vous dira toujours qu’il a eu affaire à des périodes compliquées. Donc, en réalité, il faut essayer de traduire ces difficultés en opportunités. Je crois que c’est un peu l’essence même de la projection à l’international. En ce moment, il y a clairement des opportunités sur certains pays qui peuvent être plus attractifs que d’autres dans l’instant. Et je crois qu’il ne faut surtout pas rechigner à avoir une démarche très dynamique autour de ces sujets-là.

Comment voyez-vous l’évolution du contexte international ?


Si j’avais une baguette magique, ce serait bien que je puisse la projeter, parce que ça permettrait à mes clients de faire des business plans très précis. Donc c’est un peu compliqué. Après, plus sérieusement, aujourd’hui nous avons un phénomène important et massif qui est la puissance chinoise. Elle est en train de rabattre un peu les cartes et de faire émerger un commerce international qui, entre guillemets, va plus se régionaliser. Voilà, c’est en tout cas mon sentiment.

Quel est votre plaidoyer en faveur du commerce international ?


J’ai presque envie de dire que ça devient presque un impératif pour bon nombre d’entreprises de réfléchir de manière beaucoup plus internationale. Premièrement, l’international, ça peut aussi être aller vendre son offre dans le pays d’à côté. Ce n’est pas nécessairement toujours traverser toute la planète. Je pense que c’est aussi une façon de dérisquer son modèle que d’avoir cette vision au-delà des frontières. Mon plaidoyer number one, c’est d’y réfléchir et d’y aller s’il y a des opportunités – et j’ai presque envie de dire qu’il y a toujours des opportunités. Si je prends un exemple, j’ai souvent un slogan qui dit : « pas d’industrie sans export et pas d’export sans industrie », slogan assez simple qui consiste à dire que, par exemple, si vous êtes un industriel, vous ne pouvez pas voir le marché que dans l’hexagone. Donc mon plaidoyer, c’est qu’il faut absolument poser le sujet de l’international dans un modèle d’entreprise.

Et pour les entreprises françaises, quels sont les bénéfices du commerce international ?


C’est évidemment créateur de valeur. Chez Bpifrance, nous produisons une enquête tous les ans et elle est tout à fait impressionnante dans ses résultats. Cette enquête dit que les entreprises qui réussissent à l’international créent de la valeur, emploient, innovent. Elles gagnent aussi de l’argent sur le temps assez long, même si au début on n’en gagne pas toujours. Donc tous ces facteurs font que l’export est une clé de succès supplémentaire.

Que pensez-vous apporter à la Fabrique de l’Exportation ?


Chez Bpifrance, nous avons la chance, mon équipe comme toutes les équipes de Bpifrance, de côtoyer des entrepreneurs au quotidien. C’est vraiment notre ADN. On les voit, on discute, on les accompagne. Ce n’est pas juste une petite visite ou un petit passage : c’est vraiment quelque chose qui s’inscrit sur le long terme. Si je peux apporter quelque chose, c’est de retranscrire un peu le vécu de mes collaborateurs, mon vécu aussi, sur des choses extrêmement concrètes – des belles histoires ou des moins belles –, mais en tout cas avec cette analyse de ce qui fait l’ADN du métier : l’entrepreneur, son entreprise et sa stratégie pour se développer à l’international.

Quel est le bon état d’esprit pour favoriser l’essor du commerce international ?


Ce serait que tout le monde pense client, pense entreprise. Le dirigeant d’entreprise, aujourd’hui, dans notre économie, il faut l’héroïser quelque part. Et s’il y a un truc qui serait bien, c’est que l’ensemble des organisations et des organismes pensent « clients ».

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